Sous la surface

Je bêle aussi

Je me sens très seule, et très isolée ce soir. Incomprise. Trop différente, trop intransigeante.

Trop insoumise.

Beaucoup de conversations, téléphoniques ou autres. Beaucoup de mauvaises nouvelles. Pas si graves, mais inquiétantes.

Et le ras-le-bol qui s’installe.

Je me souviens de cette phrase que je ne parvenais pas à comprendre pendant que j’allais mal. Cette phrase assénée par la soeur, pour m’aider sûrement : "On vit pour soi, pas pour les autres."

Vaste connerie… Je sais à présent pourquoi je ne pouvais pas comprendre cette phrase : je ne suis pas d’accord. Pas du tout. C’est une phrase d’égoïste. Un égoïsme certes salvateur en ce monde, mais que je renie.

Je ne veux pas vivre pour moi. Je me demande même si je veux vivre tout court.

Ce monde me déçoit jour après jour un peu plus. Je me sens étrangère à tout et à tous.

Pour être heureux, il faut s’en foutre. De tout. Vivre dans l’insouciance perpétuelle. Dans l’inconscience même. Se galvauder, se prostituer.

Je n’y arrive pas. Je n’en ai même pas envie.

Allez ! Pensons à nous, à nos petits nombrils ! Ne cherchons surtout pas à nous informer, à nous exprimer ! Restons imparfaits, concentrés sur notre petit monde, en espérant que personne ne mettra un coup de pied dans notre fourmilière ! Qu’importe ceux qui crèvent et qui souffrent dans l’indifférence générale, moi j’ai un bon repas, un lit bien chaud et une routine bien abrutissante qui m’empêchent d’y penser : je vis pour moi, pas pour les autres !

La race humaine me fait gerber.