Sur ces façons de faire.

Je pars, sachant que je laisse l’autre dans l’attente et je disparais.

Je trouve ça cruel. C’est une façon totalement égoïste et narcissique d’entretenir l’autre dans le mythe de sa propre personne…

J’ai aimé beaucoup trop d’hommes intouchables, absents et je me suis souvent dit que s’ils étaient là, auprès de nous, nous ne les aimerions certainement pas autant. Revenir quand ça les arrange, ne plus donner de nouvelles… Quelles que soient les raisons qui les ont conduit à se comporter ainsi, ces hommes n’aiment qu’eux, se fichent du mal qu’ils peuvent faire et n’ont envie de s’investir auprès de personne. Si nous les cotoyions vraiment, je suis persuadée que nous ne les supporterions pas longtemps. Mais l’absence permet le temps de la rêverie, du fantasme, de la colère aussi mais livrées à nous mêmes, aux questions, aux doutes, à nos sentiments, éloignées de fait de la réalité, nous ne pouvons qu’imaginer, combler les manques par la seule force de nos intuitions. Le mystère dont ils se parent nous permet de les affubler de tout ce que nous voudrions y voir. Il s’installent au sommet d’un piedestal amoureux que nous sommes seules à construire. Et comment trancher alors que nous avons si peu d’éléments en main ?

Parfois je me dis qu’il y a chez nous une peur de ce que serait une véritable confrontation, celle d’être déçues, celle de voir notre histoire s’effriter et ne pas être à la hauteur de nos attentes… alors autant ne pas se lancer dans quelque chose qui puisse aboutir mais qui nous ramènerait dans une réalité pas toujours flamboyante. Autant nous perdre à aimer et idéaliser nos absents, magnifier nos histoires sur l’autel de nos souffrances, du don de nos personnes à ces hommes si peu commodes.

Je ne sais pas…

J’ose croire qu’il y a sur cette Terre des hommes libres et indépendants qui ne sont pas forcément fuyants. J’ose croire que deux caractères forts peuvent s’aimer sans nécessairement que l’un soumette l’autre.

Soigne-toi, dorlote-toi. N’écoute que ta petite voix intérieure parce que je pense que tu as raison : au diable tout ce que l’on a bien voulu nous faire croire ! Il n’y a que toi en effet qui peut connaître la façon dont tu as envie de vivre.

En espérant ne pas avoir raconté trop de conneries, je te fais plein de gros bisous miss