Sous la surface

Témoin

Ce journal m’aura aidée…

Alors que je sombrais dans la déprime (je ne sais pas pourquoi, manque de sommeil, manque d’argent pour me distraire, manque de plein de choses...), je me suis remise dans des cours de littérature de haut vol…

Et au fur et à mesure, lisant des résumés, des extraits, des biographies..., je réalise que mon rôle c’est ça, et pas autre chose.

Je dois me remettre à écrire, putain de bordel de merde !

Tout vient de là.

Mes rapports alambiqués aux autres, mes réfléxions d’hier, tout s’éclaircit.

Avant, j’écrivais. Avant, je prenais le temps de les regarder, ces autres qui m’obsèdent. Ils m’ont toujours paru étranges, incompréhensibles, fascinants. Jusque dans leur connerie.

Avant, je regardais et jamais il ne me serait venu à l’esprit de participer ! J’écrivais et sans même le faire exprès, je me posais en témoin, en spectateur, et non en actrice.

Depuis quelques années, je suis entrée dans le jeu. Je me suis mise à agir, je suis sortie de ma neutralité, je me suis même prise au sérieux !

Je crois que mes séances chez la psy ont contribué à ce changement. Elle m’encourageait en ce sens. Mais c’était une fausse piste.

Je ne veux plus. Je préfère retourner sur la touche, c’est ce que je sais faire de mieux. Et non, je ne guérirai jamais, j’aurai toujours des moments de désespoir (dépression si ils veulent...). Mais si je continuais à participer, ce serait bien pire : je deviendrai folle comme les autres sont fous. Leur furie à suivre le rang quoiqu’il advienne me tuerait aussi bien que le reste…

Non, dans la course à l’armement moderne, je suis nulle. Parce que je ne suis pas faite pour ça. Je ne suis pas faite pour briller en société ou dans un foutu gagne-pain, quel qu’il soit. Ni en amour, ni en mère de famille. Dans aucun de ces domaines je n’aurais la médaille.

Je ne suis faite que pour être assise dans un coin et regarder. Regarder leur incessant tourbillon et m’en émerveiller ou m’en sentir écoeurée.

De là encore, bien des angoisses qui tombent…

Oui, selon de multiples critères, je serai une ratée. Pas de blé, pas de famille, pas de reconnaissance…

Mais ce n’est pas ce que je voulais au départ. Et après test, ce n’est pas ce que je veux.

Travailler pour vivre, parce que pas le choix, hein ? Je ne suis pas rentière, moi, Mr Baudelaire…
Eventuellement tomber amoureuse, parce que pas le choix non plus. Ca arrive aux meilleurs d’entre nous…

C’est apaisant.

"Non, non, messieurs dames, je ne joue pas, moi. Faites, je vous en prie. Moi je vous regarde, j’aime bien."