Sous la surface

Changer d'air

Le mois d’avril n’est jamais un mois facile pour moi je crois. Le mois d’avril c’est un peu comme le mois de novembre mais au printemps. Ca ne me réussit pas.

C’est toujours un mois tout bordélique où la lassitude le dispute à l’irritation. Tout laisser passer ou s’énerver pour un rien.

J’ai d’un coup l’envie pas nouvelle de m’en aller, comme ça, tout de suite, n’importe où, juste pour changer d’air. Juste changer d’air…

Et non, ce n’est vraiment pas nouveau, mais je me sens seule, abandonnée de tous, de Dieu et du diable, livrée à moi-même, à la dérive…

Et ce n’est toujours pas nouveau, mais mes vieilles questions reviennent à l’assaut de mon cerveau déja épuisé : à quoi bon tenir, pour qui, pour quoi, jusqu’à quand ?

Toute la journée j’ai rêvé de ce jour, où je pourrais dire : "Demain, je pars pour une durée indéterminée, je ne sais pas où, je ne sais pas vers quoi, je pars, c’est tout." Toute la journée, je me suis dit que si je tenais, c’était en prévision de ce jour. Avoir réuni assez d’argent pour vivre en toute liberté pendant un an ou deux, trois dans l’idéal. Ne plus avoir à me lever le matin, ne plus avoir à supporter un paysage qui m’ennuie, ne plus avoir à voir des visages qui m’oppressent, ne plus avoir une quelconque obligation. La belle vie pendant un an ou deux, ce serait déja une belle récompense. Et la fierté après de pouvoir dire "Je l’ai vécu".

Oui, j’en rêve. Être en mouvement perpétuel. Aujourd’hui ici, demain là-bas. Une voyageuse. Juste une ombre qui passe.

Ca y est, je ne vais plus bien. J’ai besoin d’air.