J’ai envie de partir, j’ai envie de partir, j’ai envie de partir…

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Parfois, je me réponds moi-même : "Partir où?" Et là, grand vide… Je ne sais pas, n’importe où, juste partir.

Je me sens un peu misérable.

Je n’ai pas la grande forme.

Aujourd’hui, je suis allée bosser mais c’est vraiment parce que je n’ai aucun médecin sous la main pour m’arrêter. Et tout au long de la journée c’est monté en puissance. Mais j’ai limité la casse. Pas trop de problèmes. Je commence à mieux gérer cet aspect-là.

Je me sens pathétiquement seule et en même temps, je n’ai envie de voir personne. Il n’y a sûrement que deux ou trois personnes au monde qui pourraient me donner le sourire, que je pourrais supporter : l’une a sept ans, l’autre est en Afrique, la dernière a dû oublier que j’existais ou essaye de l’oublier.

Alors je traîne mes galoches ici et là, je fais la machine. Le boulot me crève mais en même temps ce sont les seuls qui arrivent à me faire rire des fois, alors que j’ai juste envie de pleurer.

C’est une mauvaise passe, me dis-je. Une mauvaise passe parmi tant d’autres.

Je fume plus que de raison. Je bats mon record personnel de consommation. Ce n’est pas peu dire…

Pourtant, en ce moment, je me trouve jolie. Je suis contente de l’image que les miroirs (et les autres regards) me renvoient. Je suis jolie, je suis gentille, je suis compétente, je suis cool, je suis courageuse, je suis tolérante, je suis patiente. C’est formidable d’être si formidable…

Je complète tous les niveaux mais au final, même si je gagne, je perds. C’est con.

J’ai vraiment envie d’aller nager ailleurs.

La vie construit ses murailles autour de moi. Et je meurs.