Sous la surface

Parler avec les yeux

Il est évident que ça va arriver, bientôt. Tout. Tout ça.

Cette douceur de bonbons et de sourires entremêlés.

Cette télépathie qui me manque.

Et puis le reste. Le Verbe. Le Grand Livre.

L’autre matin, retrouver le besoin primordial de gribouiller quelques mots pour faire passer le temps plus vite. Mettez-moi dans ma position originelle et ils reviennent, malgré moi, avant même que j’en prenne conscience, le stylo bouge et je fais des phrases, des groupes de mots qui vivent sans moi. Ma position originelle... : au milieu des autres, d’autres, peu importe lesquels, spectatrice faisant semblant ce qu’il faut pour qu’on puisse la croire actrice. Du foisonnement autour de moi, que je n’écoute que d’une oreille. Existe-t-il un travail comme ça, où l’on est payé juste pour écouter, regarder, prendre quelques notes ?

Je me sens un peu mieux ce soir. Plus calme.

C’est un travail de longue haleine que de reprendre le contrôle de soi. J’ai fait ce que j’ai pu aujourd’hui. Une chose a apporté plus de résultats que les autres. Une sagesse bien lointaine et bien ancienne, qui me conseille d’être patiente et docile. Qui me dit que le temps est mon allié. Que je dois persévérer.

Je ferais tout pour gagner cette paix intérieure de celui qui ne souhaite plus rien, qui se satisfait de ce qu’il a.

Et en même temps, je veux croire que quelque chose arrive vers moi. Quelque chose de beau, de pur, de doux.

Je laisse tout cet espace autour de moi, je ne veux plus essayer de le combler. Soit il le sera, soit il ne le sera pas. Il est là, c’est tout. Et c’est une grande chance pour moi d’avoir tout ce vide autour de moi, car cela signifie…