Sous la surface

Sous-sol

Je n’arrive pas à m’endormir alors que je suis au lit depuis plus d’une heure. Je me demande si en fait je ne suis pas malade. La température a monté mais pas au point de me sentir si fiévreuse, si mal en point. Des douleurs bizarres dans le dos, dans la nuque… Peut-être une sorte de grippe ? Aucun moyen de prendre ma température, alors je suppose que je ne suis pas malade. Pas le luxe d’être malade en ce moment de toutes façons…

À tourner dans mon lit sans parvenir à dormir, mes pensées s’égarent en terrain dangereux. Qu’importe puisqu’ici je suis à l’abri. Pas de rencontre fortuite possible ici.

Je m’étais accoutumée à l’idée de rester là un an de plus. Mais là, je sature, je regrette ce coup du sort. Besoin d’une autre réalité, besoin d’être loin de tout ça, encore plus loin.

Encore une fois, seule face à l’adversité. Face à la faiblesse physique, à la détresse morale. Même plus ne serait-ce l’intention de téléphoner à quiconque, car à quoi bon ? Le résultat serait le même, mon image abîmée, simplement.

J’espère retrouver assez de forces pour bouger un peu demain ou dimanche. Une plage me ferait du bien je pense. Avec le temps qu’il fait, c’est l’idéal pour moi.

La différence avec avant, c’est que je refuse de me laisser aller. D’année en année je m’endurcis, je vais devenir un monstre, c’est affreux.

J’aimerais me réveiller demain et entendre des voix dans la maison, savoir que je peux m’appuyer sur quelqu’un d’autre que moi. Je m’endurcis et en même temps je m’affaiblis.

Je crois que je ne pourrais m’entendre qu’avec quelqu’un qui a connu ça. Mais en regardant tout autour de moi, passé et présent confondus, je ne vois personne qui s’en approche. Je suis un ovni. Une espèce à moi toute seule.