Sous la surface

Le chemin

Ca fait trois heures que je tourne dans mon lit sans parvenir à m’endormir. Et le jour se lève déja… Désespérant.

C’est beau le jour qui se lève, alors j’ouvre grand mes volets et mes yeux aussi. Je m’en mets plein les yeux, en même temps que j’écris, de ce ciel aux couleurs étranges, que je rate si souvent.

Ca doit être beau, là-bas au pôle, ces levers de soleil sans fin, qui durent des journées entières, peut-être des semaines, je n’en sais rien. J’aimerais voir un soleil de minuit.

Et les pensées tournaient dans ma tête à mesure que je tournais dans le lit.

Et je me disais : j’aimerais pouvoir refaire ce chemin, aussi long et douloureux qu’il ait pu être, j’aimerais refaire ce chemin.

Des souvenirs en boucle, et sur l’instant je ne savais pas, ou je ne mesurais pas leur portée, je ne savais pas que c’est tout ce qu’il me resterait. Je ne savais pas que la peine s’en serait allée, que la peur s’en serait allée, toutes les émotions, les sensations. Je le savais peut-être mais je n’y pensais pas, sur le moment. Je ne pensais pas que j’oublierais les traits des visages, les odeurs et les tourments. Et même si j’y avais pensé, j’aurais oublié quand même. On ne peut pas les retenir. C’est impossible.

J’aimerais refaire le chemin.