Sous la surface

En marge

J’ai passé une heure cet après-midi à m’auto-psychanalyser, enfin à interpréter le plus sérieusement possible le rêve de ce matin qui m’a traumatisée. J’en suis arrivée à la conclusion que je ne devais pas me laisser détourner de mon chemin par goût de l’inconnu ou par des obstacles qui ne me concernaient pas et auxquels je ne peux rien.

Ca valait le coup d’y réfléchir.

Et puis il y a le reste… Cette image négative que certains parasites me renvoient de moi-même. C’est pour cela qu’ils ne sont finalement que des parasites. Ces gens à qui je fais partager des choses et qui ne rendent rien en retour. Ces gens qui veulent à tout prix t’entraîner dans leurs travers pour les trouver plus acceptables.

Alors, non, je ne suis peut-être pas une fille à la mode, peut-être pas une fille marrante. Et surtout, de plus en plus, non, je n’ai pas envie de sortir avec le premier venu pour être comme tout le monde; non, je n’ai plus envie de tomber amoureuse de n’importe qui pour ressentir un semblant de passion; oui, j’attends de rencontrer un homme qui me convienne, pas parfait, mais avec qui j’aurais plus en commun qu’une simple attraction physique; oui, je sais ce que je veux et je n’en démordrai pas, je n’en démordrai plus; et non, mille fois non, les emmerdes générées par des relations merdiques avec des blaireaux ne me manquent absolument pas.

C’est dit, posé, affirmé.

J’ai une vie paisible, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Trop souvent torturée, toutes ces années, pour finir par comprendre que je n’aurais jamais la solution du problème. Mes pires passions n’ont été que des outils dans ma quête. Ce n’est plus à travers les autres que je cherche, c’est en moi seule, et dans le spectacle, extérieur, de la vie.

Je suis revenue au stade premier de ma nature : témoin, en marge du cercle. Et c’est peut-être bien ça la seule vraie marginalité : ne pas participer, observer simplement.