Sous la surface

Seule, entre deux mondes

Ca fait longtemps que je n’ai pas écrit, j’ai l’impression. J’en ai eu envie, ou besoin. Un cadre rassurant et familier, alors qu’ouvert aux quatre vents, étrange.

Je me sens seule ces derniers jours. Ce n’est pas quelque chose qui m’arrive souvent, enfin pas comme ça. Souvent je me sens seule au sens de "différente", mais là je me sens seule "physiquement". Je ressens le vide autour de moi, je trouve difficile de n’avoir personne à qui parler, à regarder, à toucher.

Je ne comprends pas vraiment pourquoi et ça crée un malaise. Je ne sais plus quoi faire de moi, de mon temps. C’est angoissant.

J’aurais vite tendance à m’apitoyer si je ne savais pas que cette sensation passera. Et je me répète ce que j’ai appris dans la souffrance : l’essentiel est d’avoir envie de vivre.

Et puis c’est un tout, je suppose : les fêtes de fin d’année, l’âge qui augmente et la fatigue. Tout ça cumulé…

Le recul que je prends quand je pars, les mondes qui s’entrechoquent, l’impression que ce que je peux construire n’est que du vent… Être suspendue au-dessus de rien, comme toujours. Pas d’attaches et etc. Le sentiment d’être vaine et fragile.

L’attirance imbécile que je ressens pour les hommes dans ces périodes-là… Imbécile et dangereuse.

Je navigue dans la réalité avec quelques difficultés, évidemment.

Malgré tous ces obstacles, je ne me sens pas trop mal et j’en suis heureuse, voire fière. J’essaie de mesurer le chemin parcouru en ces termes-là et je ne m’en sors pas si mal.

Je me demande si ce qui s’est passé le mois dernier va me permettre d’avancer. Je n’en suis pas persuadée, mais tout au moins j’aurais au moins essayé. Malheureusement, dans des périodes comme celle-ci, son image reste pour moi un réconfort et j’entretiens malgré moi un mythe malsain.

Je me suis replongée dans des "études" littéraires et si cela me fait du bien, je constate aussi avec dépit à quel point il est difficile de concilier cette passion-là aussi avec la réalité…

Entre deux mondes. Tout me conduit à flotter entre deux mondes.

Pourquoi ce sentiment de solitude ? Le silence n’est-il mon élément, et l’intériorité la chose la plus apaisante ?