Sous la surface

I died a hundred times

J’ai décidé de ne pas aller travailler quelques jours. Le temps qu’il faudra en fait.

Je suis très malheureuse, plus peut-être que je ne pensais l’être en cas de déception.

C’est dur aussi de ne pas ressentir de colère ou de haine, mais sur ce point au moins j’ai fait d’énormes progrès : je ne lui en veux vraiment pas, j’en veux peut-être plus à la vie.

Cette route de solitude que j’arpente depuis quelques années est certainement ce que la vie me réservait. Route de déceptions, de trahisons et d’abandons plus que de réelle solitude. Il y a toujours un autre, des autres, autour de moi, mais un par un ils me plantent des couteaux dans le dos et essayent, tous autant qu’ils sont, de me faire mal et me détruire, comme pour me prouver chacun leur tour que j’ai tort, que l’être humain est foncièrement mauvais, éternellement.

Comment je vais recommencer encore ? Comment je fais pour recommencer à chaque fois ? Comment je vais pouvoir encore leur offrir mes sourires et mes regards confiants et encourageants ?

Il devait incarner à lui seul tout mon espoir en l’être humain et c’était bien trop lourd à porter.

Je crois qu’il y a des gens qui font des enfants pour ça et c’est aussi périlleux.

J’écoute en boucle "Back to black" de la belle Amy et il me semble qu’aucune chanson ne peut mieux illustrer ce que je ressens.

Moi aussi je souhaite à mon coeur de reposer en paix. Mis en charpie par un bel ange de mort, je ne peux moi aussi que l’enterrer.

Et de même, je retourne au mal de vivre bien plus vite que je n’en étais sortie. La médiocrité de la vie me pète en pleine gueule et je ne sais plus trop à quoi me raccrocher. Un esprit de revanche et un reste de fierté me soufflent de me raccrocher à ce qu’il idolâtre : l’argent, l’apparence, toutes ces futilités dont rêvent ceux qui ont déjà l’essentiel.

Parce que l’essentiel c’est l’amour, le soutien, la joie de vivre. Et moi de tout ça je n’ai rien. Alors…

Alors comme la belle Amy "I’ll go back to black"...