Sous la surface

Partir...

Partir, c’est des conneries.
Un conte de fées pour fillettes, un de plus.

Partir pour partir, comme le dit si bien Charles, c’est qu’un tissu de mensonges. Faut pas me la faire, à moi.

Partir, c’est cacher la misère.
Partir, c’est se mentir.

Partir, c’est que rien ne nous retient. Et cette banale phrase peut être, selon l’envie et selon l’humeur, claironnée à tue-tête comme l’emblème d’une liberté infinie, ou lâchée dans un souffle comme l’emblème d’une détresse infinie.

Au choix.

Partir, pour moi, ce soir, c’est…

N’avoir jamais aucune place sur cette putain de planète
Errer comme un fantôme, de villes en îles, et de vallées en sommets
Oublier que personne ne me dit jamais « Reste »
Être une fugitive méthodique du passé et de ses ratés
Espérer que personne ne remarquera mes faiblesses

Partir, pour moi, ce soir, c’est…

Mourir un peu plus à chaque fois
S’éloigner un peu plus de l’innocence initiale
Renoncer à avoir une quelconque importance, où que ce soit, pour qui que ce soit

Et ce soir, après quelques larmes versées, après avoir entendu la voix de quelqu’un qui est à sa place…

Je sens bien qu’il faut plier bagage le plus tôt possible.

Je sens bien qu’ici non plus, rien ne me retient.

Et je trouve ça super triste…