Il y a deux sortes d'amour...
Je m’applique à vivre vite, c’est la meilleure solution que j’ai trouvé pour ne pas succomber à mes démons intérieurs.
J’occupe les espaces laissés vides, je peuple la solitude, je remplis le vide. Comme ça, l’angoisse n’a pas le temps de faire sa place…
Bien sûr il y a des signes et des appels qui sont comme des précipices au bord du chemin : il faut prendre garde à ne pas tomber.
Je ne tomberai pas. Du moins pas cette fois. Je fais attention. J’en viens, c’est trop proche. Je me sens encore comme une rescapée.
Le polichinelle a essayé de me joindre, plusieurs fois, aujourd’hui. Il fait ça parfois depuis que je l’ai recontacté à Noël. Je laisse faire…
Vendredi dernier, comme j’étais là-bas, je lui ai envoyé un sms "T’es là ce soir?". J’aurais aimé le voir, passer un moment (une nuit?) avec lui. Il n’a pas répondu, il n’a fait signe qu’aujourd’hui. J’ai un petit pincement au cœur quand j’y pense. Je ne saurais jamais vraiment qui il est. Tout ce que je sais, c’est que je l’aime bien et que probablement il m’aime bien aussi, à sa façon tordue…
En tout cas, ses appels me renvoient à mon passé, ce passé-là.
Trop proche.
Dernièrement, j’ai réalisé que j’avais peut-être une attitude singulière dans ma relation aux hommes. Elle ne date pas d’hier. Et ce n’est pas une exception. Mes relations aux autres, tous les autres, sont construites sur ce schéma un peu différent de la norme. J’aime tout le monde. C’est souvent mal interprété, assimilé à de la légèreté. Alors qu’en fait c’est l’inverse. J’aime sincèrement mais je ne suis pas faite pour aimer en restreint. Mon cœur est trop grand. Je peux aimer plusieurs hommes comme je peux avoir plusieurs meilleures copines… J’aurais dû vivre dans une communauté hippie, tout le monde aime tout le monde et tout va bien. La possessivité est vraiment inconcevable pour moi. Dans un de mes premiers écrits, j’avais écrit cela "Deux ce n’est pas assez". C’est tout à fait ça. Une personne ne peut pas être le centre de ma vie, tout comme je suis incapable d’être le centre de la vie pour une autre personne.
Le seul amour différent que je ressente vraiment, c’est celui de ma famille. Cet amour-là est plus fort, plus intense, plus passionné. Cet amour-là est le seul dont je suis persuadée qu’il ne prendra jamais fin. C’est le seul amour inconditionnel : quoique je fasse, ils m’aimeront toujours et quoiqu’ils fassent, je les aimerai toujours.
Quel autre être humain pourrait se hausser à ce niveau-là ? Avec quelle autre personne les liens deviendraient-ils si forts, que jamais ils ne pourraient se briser ? Excepté un enfant (donc la famille encore), aucun, j’en suis malheureusement persuadée. Ou bien j’attends encore qu’on me prouve le contraire… Amoureux ou simple ami(e), j’attends encore que quelqu’un m’aime assez, pour que je puisse l’aimer à ce point en retour. Jusque là, les autres demeureront cette masse floue et indéterminée, que j’aime tous pareils.