Sous la surface

Mon pote

Je suis sous le choc. Je viens d’avoir mon pote B au téléphone.

Mon pote B, c’est celui qui a toujours été là pendant ma dépression, celui qui m’appelait tous les jours, celui qui passait me voir. C’est aussi la seule personne au monde à savoir pour H.

Mon pote B, c’est un géant. Il raconte toujours des conneries à pisser de rire et il a toujours la patate. Mon pote B, c’est aussi un mec qui fait dix mille trucs par jour mais qui trouve toujours le temps de rendre service aux autres.

Mon pote B, je l’aime vraiment beaucoup. Et ce n’est pas rien pour moi. L’amitié est une chose sacrée.

Alors je m’en veux. Je m’en veux de ne pas avoir considéré davantage sa détresse ces derniers mois. Je pensais qu’il allait s’en sortir tout seul comme l’homme indestructible qu’il est pour moi. Mais au fond, mon pote B c’est un grand sensible, et plus fragile qu’il en a l’air. Bien plus que je le pensais.

Il y a un peu plus d’une semaine, il m’a envoyé un texto qui aurait dû m’alarmer. C’était un véritable appel au secours. Dedans il disait qu’il avait pris rendez-vous chez un psy et qu’il avait envie de crever… Vraiment pas son genre. J’ai répondu, essayé de le joindre, laissé deux messages, essayé msn. Jusqu’à aujourd’hui, pas de nouvelles. Et comme une grosse conne, je ne me suis pas inquiétée plus que ça.

Ce soir, j’appelle. Et il est en dépression, il a pris des médocs samedi dernier et a dû aller à l’hosto. Il pleurait tellement que je n’ai pas compris la moitié de ce qu’il me disait…

En tout cas j’en ai compris assez pour aller directement acheter un billet sur internet. Je vais là-bas samedi matin et je repars dimanche soir. Je ne le laisserai pas comme ça. Je ne le laisserai pas se faire du mal à nouveau. Encore une fois à cause de l’amour. À se demander si finalement il ne vaut mieux pas ne rien ressentir…