Sous la surface

Nostalgie

Je pars demain matin. Je vais m’occuper de mon pote comme il s’est occupé de moi il y a un an.

Je n’y vais que pour ça mais quelque part en moi il y a toujours le bonheur de revenir là-bas. Et autre chose aussi. Quelque part en moi l’envie d’aller voir H.

Depuis que je sais que je ne pars pas, il y a une petite voix dans ma tête qui me dit que finalement je ne partirai jamais, que finalement je vais simplement faire marche arrière et rafistoler ce que j’ai cru pouvoir briser.

Dans ce pays de femmes solitaires et fortes, dans ce pays de femmes-mères célibataires, je me dis que je pourrais très bien faire comme toutes les autres…

J’avais tout, là-bas : une mère adoptive, un frère adoptif (mon pote B) et un amant minable (le polichinelle). Pas plus que les autres. Pas moins.

Et une tripotée de copines en galère. Avec des enfants mais sans hommes. Enfin sans homme valable.

Je me dis bien souvent que ma fuite est en train d’échouer lamentablement. Et que je vais peut-être devoir assumer un retour la tête basse : "Bon d’accord, je vous aime trop, je ne peux plus me passer de vous. D’accord, je suis votre prisonnière."

C’est sûrement un délire passager.

Mais je ne peux pas décrire l’excitation que je ressens à l’idée de toucher à nouveau ce sol demain. J’en suis simplement heureuse, à chaque fois. J’ai la nostalgie de ce pays, comme je ne l’ai jamais eu pour mon propre pays.