Des petits riens qui fabriquent le bonheur
Mon retour n’est guère plus glorieux que mon départ.
Si je m’écoutais, je serais déja totalement déprimée.
Mais je ne veux pas. Je ne peux pas me le permettre. Ca n’arrangerait pas les choses.
J’ai cerné le principal problème : marre d’être seule, je ne parle pas sur le plan sentimental, je ne suis pas vraiment faite pour le couple, mais sur le plan relationnel en général.
J’ai redécouvert combien c’est agréable de dire "bonjour" et "bonne nuit", tout bêtement. Ou "bon appétit" aussi, c’est clair que ça aide à manger.
Que quelqu’un s’inquiète si on a du retard. Que quelqu’un remarque si on est fatigué, triste ou malade et s’en préoccupe. Que quelqu’un essaye de savoir comment s’est passée la journée. ...
Toutes ces conneries-là. Ces petits riens.
J’aurais peut-être dû prendre une coloc… mais je suis si difficile à vivre, que seule ceux qui m’aiment vraiment me supportent. Et encore pas toujours.
Le second principal problème, c’est mon manque de volonté. Je me sens incapable d’arrêter de fumer, pourtant depuis juin j’en ai vraiment envie. Pareil pour tout le reste, les fameuses bonnes résolutions de vie saine et d’entretien physique. Résultat : je supporte très mal mon corps en ce moment. Je me trouve grosse, laide et tout ce qui va avec. J’ai mes problèmes de peau qui font un retour en force et pour les combattre j’aurais besoin d’une force mentale que je n’ai pas en ce moment.
On dit "mal dans sa peau", ce n’est pas pour rien.
Je n’ai plus d’énergie. Tout le monde autour de moi semble au bout du rouleau aussi. Pas évident de trouver du réconfort…
Alors…
Alors j’endosse ma carapace. Mais pas trop. Dehors seulement. Je sais que je suis très fragile et je ne veux pas m’en demander trop.
Je suis en train de pousser la machine, une dernière fois je l’espère. Je l’ai déja trop poussée ces dernières années, elle pourrait me faire un arrêt système irrémédiable. Et j’aperçois, enfin, la lumière. Je ne veux pas tout gâcher.
Mais tant pis si je ne parviens pas à être la fille formidable que j’aimerais être, tant pis si je suis toute mal fichue et déglinguée sans même mener la vie débridée d’une rock star…
Je veux juste survivre encore un peu pour voir la suite, pour profiter d’une part de bonheur qui me revient de droit. Je saurai en profiter maintenant, je connaîtrai sa vraie valeur.
PS : Ai-je perdu ma dernière lectrice ?