Sous la surface

Vies parallèles

Comme prévu, je n’ai pas écrit depuis une éternité.

Je n’ai personne à qui dire la vérité, mais c’est étrange de confier ces choses qui ne se confient pas sur un site internet.

J’en ai pris l’habitude, voilà tout. L’habitude de cette page, de cette connexion.

Je suis retombée aujourd’hui dans des pensées qui m’avaient quelque peu quittée ces derniers temps : est-ce une vie, solitaire comme je le suis, est-ce une vie digne de ce nom ?

Toutes les femmes de mon âge ont ou font des enfants, et c’est difficile, ce passage, difficile d’être à nouveau un ovni, si différente, si seule.

Moi je suis restée bloquée à l’adolescence, et je n’ai même pas la réelle envie de cette responsabilité, de ces responsabilités. J’aimerais plutôt rencontrer des âmes-soeurs, des semblables, qui n’en ont pas envie non plus…

Comme une adolescente, en "amour" aussi : mon coup de coeur cru 2010 n’est même pas beau, simplement, comme les précédents, inaccessible, indifférent et sûr de lui. Sans oublier l’essentiel : fou amoureux d’une autre, évidemment. Ca a le mérite de simplifier les choses. Pourtant, je suis comme une gamine. Dès que je le vois, mon coeur fait des saltos. C’est certainement la seule chose que j’aime vraiment en lui, si quelque chose arrivait, le charme s’évanouirait…

Est-ce une vie digne de ce nom ? Le nez dans mes rêves et pourtant les pieds sur terre. L’une en public, l’autre en privé et même en secret. Deux vies parallèles, est-ce une vie ? Sociable en apparence, étrangère en réalité, est-ce une vie ? Plus personne dans ma sphère, plus personne. Est-ce si grave, si important ? Non.

En revanche, OUI ! Oui, c’est une vie digne de ce nom. Ce n’est pas grave si elle n’est pas en tous points conforme à celle des autres, ce n’est pas grave si personne n’entre plus dans ma bulle, ce n’est pas grave… Je n’en souffre plus que par accès de panique, comme aujourd’hui, et puis je mets tout à plat, comme maintenant, et hop ! les doutes disparaissent.

J’ai dix-sept ans et personne ne le voit. Je suis morte il y a trois ans et personne ne le sait. Sauf moi.

"Je suis comme je suis, je suis faite comme ça"