Elle m'appelle...
Alors que j’enfonce mes racines un peu plus profondément dans mon nouveau "chez-moi", mon ancien chez-moi me rappelle comme un chant de sirènes…
Et j’ai toujours le cul entre trois chaises, et chaque année la même question revient :"Ici, là-bas, ou encore là-bas?".
Aujourd’hui, j’ai enfin acheté un nouveau téléphone portable. Tous ces détails matériels que j’abandonne sont très symboliques pour moi. Je n’en avais jamais changé, parce que j’attendais encore un appel. Qui n’est jamais venu.
Hier soir, j’ai eu mon pote B au téléphone. Ce n’est plus le même. Il est lointain. Lointain. Pourtant, je lui ai demandé ce que je n’avais jamais osé demander avant : de me trouver le numéro de H. J’ai peu d’espoir qu’il cherche à l’obtenir, et peu d’espoir qu’il y parvienne, même s’il le voulait…
Mais je me raccroche à cet ultime espoir, parce que je sais, maintenant, qu’il le faut. J’en ai besoin. Je sais qu’il faudra que j’en passe par là, aussi douloureux que ça puisse être. Il faut que je lui dise au-revoir, ou plutôt adieu. J’ai besoin de son pardon, j’ai besoin d’être certaine que lui n’a pas souffert de tout ça, j’ai besoin que ce soit lui qui me le dise. Et alors, je crois que je serai enfin en paix vis-à-vis de ce passé.
Mais elle me rappelle, ma petite terre d’accueil… Ce soir, appeler une femme que je respecte. Depuis combien de temps n’avais-je pas entendu sa voix, et combien cette voix m’a fait plaisir à entendre ? L’autre soir, ce cher polichinelle, je ne sais qu’en dire, peut-être un vieil ami, peut-être un fantôme ou une présence. Désormais apaisant, quelle ironie !
Des larmes que je pleure en cachette, des larmes qui ne sont pas amères, presque des larmes de gratitude. J’ai tant appris…
Et je vais bien. Sereine, ces temps-ci, enfin la plupart du temps… Evidemment, je ne vais pas me transformer en moine bouddhiste en un coup de baguette magique. Je reste moi, mon humeur fait des bonds extrêmes et comme toujours je me réveille parfois extatique pour finir complètement déprimée, et inversement… J’essaye de contrôler un minimum : tout est là.