Sous la surface

"Ce n'est pas mieux, c'est différent"

Bien envie de revenir écrire ici, pour un moment.
Ce journal fut une béquille, en des temps plus orageux, peut-être pourrait-il l’être encore.

Et puis trop de solitude, ces temps-ci. Besoin de parler à quelqu’un, même si ce quelqu’un doit être moi.

Étrange, cette solitude retrouvée, parce qu’elle avait été quelque peu "gommée" ces dernières années. Sans que je le réalise sur le moment, d’ailleurs. C’est comme lorsqu’on tombe malade et qu’on réalise subitement à quel point c’était agréable d’être en bonne santé…

Oui, je n’étais plus totalement seule, et j’avais en fait tout ce qui, en apparence, donne une certaine crédibilité dans notre société : un semblant de vie sociale, un semblant de vie amoureuse et un semblant d’accomplissement professionnel…

Amusant, finalement, de constater que j’étais tout aussi insatisfaite qu’aujourd’hui !

Aujourd’hui, tout se délite : vie sociale inexistante, et j’en ai tellement l’habitude, de ces périodes de vide relationnel, que je m’en soucie à peine. Cependant, c’est toujours un peu angoissant d’être si isolée, et certains jours l’absence de contacts entraîne à la limite de la raison… Vie sentimentale en sursis… Je réalise combien le retour d’H dans ma vie m’a détournée de problèmes plus profonds. Lui présent, et il le fut vraiment beaucoup parfois, j’avais oublié tout le reste, tout me paraissait secondaire, futile. Je ne pensais qu’à lui, exclusivement. Vraiment exclusivement. Une obsession, comme dans la chanson… Quant au travail… J’en reviens à ma pire période : j’ai des envies de démission soudaine, je suis dans une de ces phases où je ne le supporte tout simplement plus. Tant d’hypocrisie et de médiocrité mêlées, ça me peine, sincèrement, d’en faire partie.

Étrange, oui, que tout ait foutu le camp en quelques semaines… Je ne me l’explique pas.

Bien sûr, cela s’est fait progressivement en réalité. Mais dans ma tête, cela ne fait que quelques semaines. Depuis que j’ai décidé de partir, et donc de tout envoyer valser, pour de bon.

Avant ça, j’y croyais encore. Avant ça, je faisais encore des efforts. Dans les trois domaines cités. À présent, je sais que c’est terminé. En tout cas, que la fin est proche. Alors je n’ai plus à faire semblant. Faire semblant que j’ai des amis, faire semblant qu’il y a encore une possibilité de happy end avec H, faire semblant que mon travail peut être chouette.

Rien de tout cela n’est vrai.

Ces quelques mois de transition me semblent désespérément longs. Mais je pensais encore cet après-midi que je ne veux pas faire comme la dernière fois et me mettre dans un état impossible juste par stress ou angoisse. La dernière fois, je pensais que rien de meilleur ne m’attendait nulle part. Ce n’était pas totalement faux, ce n’était pas totalement vrai. Comme dans "Arizona Dream" : "Ce n’est pas mieux, c’est différent".

Et aujourd’hui, j’ai très envie de ce différent, même s’il n’est ni meilleur ni pire.