Sous la surface

Sans direction

Je n’ai jamais vraiment suivi une direction.

Il ne m’a jamais semblé en avoir besoin.

Je n’ai jamais vraiment voulu avoir de maison, encore moins de pays.

Je n’ai jamais vraiment voulu appartenir à quoi que ce soit, encore moins à qui que ce soit.

Avoir une place. Avoir une putain de place.

Non… Pas pour moi.

Du coup je n’en jamais eu.

Du tout.

Et j’ai souvent étouffé. Au bord de l’asphyxie, plus d’une fois.

Mais être à sa place…

Oh, oui ! Je l’ai senti, ça. Plus d’une fois, même. De façon totalement éphémère, juste un instant, juste un dixième de seconde. Être juste là où je devais être, comme je devais être, parfaitement, complètement. Ca collait… C’était juste. C’était bon.

Il y a ce qui me semble une éternité, j’avais commencé ce journal. Et le temps est passé… J’y ai raconté, entre autres petites choses, un amour. Imaginé, imaginaire, puis incarné.

Et ce soir, en entendant la voix de Bob Dylan à la radio, je me suis souvenue de ce journal, abandonné dans un coin.

Peut-être parce que je me suis sentie proche de l’état dans lequel j’étais quand je l’ai commencé, quoique bien plus apaisée.

Encore une fois, je me suis sentie désorientée, seule certes, mais libre malgré tout, malgré le prix à payer.

Libre et sans direction.

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home
Like a complete unknown
Like a rolling stone ?